Derrière «mon adversaire, c'est la finance», c'était l'autre antienne du discours du Bourget, en janvier 2012. Le candidat Hollande promettait aux délinquants en cols blancs et autres fraudeurs fiscaux le même traitement qu'aux caïds des cités : «La République vous rattrapera !» Chargé d'un projet de loi pour lutter contre les conflits d'intérêts, le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, pensait avoir le temps de peaufiner son texte.
Exit. Et puis Jérôme Cahuzac, ministre délégué au Budget, avoua détenir un compte non déclaré à l'étranger, faisant souffler un vent de panique au sommet de l'Etat. Dans la foulée, le couple exécutif a annoncé la publication des patrimoines des élus (à laquelle les ministres ont dû se soumettre), celle des déclarations d'intérêts, voire l'inéligibilité à vie des élus condamnés pour corruption !
Mais après un bras de fer costaud entre l'exécutif et la majorité, le texte qui arrive lundi à l'Assemblée coule dans le marbre la victoire des élus emmenés par le président de l'Assemblée, Claude Bartolone : ils ne publieront pas leur patrimoine. Exit ce qu'ils ont qualifié de «démocratie paparazzi». «Une vraie déception» pour Daniel Lebègue, président de l'ONG Transparency International.
Comme c'est souvent le cas depuis un an que les socialistes sont au pouvoir, le texte apparaît comme un recul alors qu'il comporte quelques avancées qualifiées de «majeures»