C'est un débat sémantique qui dure depuis deux mois : «publicité» ou «publication» pour les patrimoines des députés, des sénateurs et des principaux responsables d'exécutifs locaux (ils sont 6 500 concernés) ? Pour amadouer le courroux des parlementaires qui criaient au voyeurisme et refusaient tout inventaire à la Prévert, l'Elysée a un temps imaginé la création de tranches de patrimoine sur le modèle de celles des impôts. Mais c'était encore trop et la pression de l'opinion, des médias et du chef de l'Etat n'y ont rien changé. PS, UMP, UDI et radicaux de gauche étaient contre. «Pour beaucoup, ce n'est pas tant leur richesse éventuelle qu'ils cherchaient à protéger mais leur double vie» entre Paris et leur circonscription, sourit, jaune, un conseiller ministériel.
Au finale, le système retenu est calqué sur l'Europe du Nord : déclaration du patrimoine des élus, transmission à la nouvelle HAT, Haute Autorité de la transparence (au début, à la fin du mandat et à chaque «évolution substantielle»), et consultation autorisée par les électeurs de la circonscription qui le demanderont en préfecture. Pour le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, c'est la naissance du «lanceur d'alerte citoyen» qui aura le droit de saisir la Haute Autorité dès qu'il aura un doute. Sauf que, quand certains rêvaient de créer un «délit d'enrichissement inexpliqué» (retoqué par le gouvernement), la répression s'abattra en fait sur ceux qui divulguer