Pierre Condamin-Gerbier, ex-cadre de l'établissement financier suisse Reyl et Cie et témoin dans l'enquête sur l'affaire Cahuzac, a affirmé jeudi disposer d'une liste «d'une quinzaine» de noms d'ex-ministres ou d'actuels ministres détenteurs d'un compte en Suisse et a estimé que Jérôme Cahuzac n'était qu'un «fusible».
Interrogé par l'AFP avant son audition à l'Assemblée nationale par le député PS Yann Galut, rapporteur du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale, Pierre Condamin-Gerbier a affirmé la même chose que devant les sénateurs mercredi, à savoir qu'il détenait une liste d'une quinzaine de noms de politiques. Il a aussi déclaré que ses documents, «des éléments de preuve», avaient été remis à «une partie tiers».
Pour Condamin-Gerbier, l'ancien ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, n'est qu'«un fusible». «On a fait du citoyen Cahuzac, a-t-il dit, un fusible, on dit que c'est le mensonge d'un homme, mais des Cahuzac il y en a d'autres». «C'est le mensonge d'un système et d'un Etat», a-t-il assuré ensuite à plusieurs journalistes.
Interrogé sur l'éventuelle divulgation des noms de la liste qu'il dit détenir, il a répondu à l'AFP : «J'attends le bon moment pour le faire», notamment lorsque cela «aura le moins de répercussions pour moi et ma famille». Il a expliqué, comme il l'a déjà fait dans d'autres médias, qu'il subissait «des menaces», notamment des «menaces de mort». Il a racont