L'occasion était trop belle. Logiquement, l'opposition s'en est emparée. Du discours de politique générale de Lionel Jospin, prononcé jeudi, il ne reste quasiment plus que cela dans le débat public : une polémique sur la suppression des allocations familiales pour les foyers aux revenus supérieurs à 25 000 francs. Hier, la secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat, a cru devoir réclamer la «suspension» de la mesure, alors que le matin quelques centaines de personnes - surtout des mères de famille accompagnées de leurs enfants - manifestaient devant le Palais-Bourbon à l'appel de plusieurs associations familiales. La droite y était évidemment, et aussi le député communiste Maxime Gremetz (Somme). Et, en fin d'après-midi, 200 personnes manifestaient dans le fief du Premier ministre, à Cintegabelle.
Pourtant, la mesure n'est pas impopulaire : selon un sondage Ipsos-Journal du dimanche, 63% des Français l'«approuvent». Et hier, les députés socialistes expliquaient tous qu'elle avait été fort bien accueillie sur le terrain.
Mais voilà. Le gouvernement a réussi à faire d'une mesure symbolique au nom de la «solidarité» un pataquès laissant penser qu'il faisait, sur la seule annonce précise du discours de politique générale, le contraire de ce que Lionel Jospin préconise. Le Premier ministre ne cesse d'expliquer qu'il faut prendre le temps de la décision, de la concertation et respecter la solidarité gouvernementale. La gestion du dossier a été m