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Libération
Récit

Estoup, pierre angulaire de l’affaire Tapie

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Qu’a réellement fait Pierre Estoup ? Le dossier pénal met en lumière l’étrange position de cet ancien magistrat désigné par Tapie pour arbitrer son différend avec l’Etat.
Bernard Tapie le 13 mars 2013. (Photo Pascal Pochard-Casabianca. AFP)
publié le 17 juin 2013 à 22h56
(mis à jour le 18 juin 2013 à 11h20)

On savait que Pierre Estoup, l'un des trois arbitres ayant accordé à l'été 2008 des dommages et intérêts colossaux à Bernard Tapie dans l'affaire Adidas (403 millions d'euros bruts, 220 millions nets après imputation d'ardoises bancaires et fiscales) était le maillon faible, pour ses liens anciens avec l'entourage de l'homme d'affaires. Cela se confirme à la lecture du Monde, qui a eu accès à la majeure partie du dossier pénal en cours. Au point aujourd'hui de faire éventuellement annuler, rétrospectivement, l'arbitrage entre le Consortium de réalisation (CDR, héritier des actifs douteux du Crédit lyonnais) et Bernard Tapie (lire ici).

Cet ancien président de la Cour d'appel de Versailles (Yvelines), arrondissant sa retraite en multipliant les arbitrages privés, avait été désigné par l'équipe Tapie. Le CDR, représentant l'Etat, avait choisi l'avocat Jean-Denis Bredin. Les deux s'étaient ensuite entendus sur le troisième homme, en la personne du gaulliste historique Pierre Mazeaud. On savait également, jusqu'ici, qu'Estoup avait déjà été en affaires avec Me Lantourne, avocat historique de Tapie, puis de ses liquidateurs judiciaires. Le Monde rajoute que, lors d'une perquisition à son cabinet, les avocats auraient saisi deux courriers de Me Maurice Lantourne à propos du «conflit qui oppose M. Tapie au Crédit lyon