«Cet arbitrage s'achève en accident industriel. Son principe n'était pas idiot et les trois papys arbitres auraient pu se contenter de remettre Tapie à flot en lui laissant de quoi vivre. En chargeant la barque, ils ne se sont pas rendu compte que l'Etat était derrière pour passer à la caisse.» C'est un ancien ministre de droite qui parle, comprenant qu'en ces temps de disette budgétaire l'annulation de l'arbitrage devient une grande cause nationale.
Les avocats du Consortium de réalisation (CDR) et de l'Etat planchent ainsi activement sur la question, car il y a urgence. La sentence arbitrale ayant été rendue en juillet 2008, la prescription de cinq ans pour diligenter une procédure en annulation approche dangereusement. Sauf découverte d'un élément nouveau, permettant éventuellement de reporter les délais. «Il y a plusieurs thèses en matière de prescription», relativise néanmoins un responsable du CDR. Une première fenêtre s'était refermée à l'automne 2008, peu après le rendu de la sentence arbitrale : la découverte d'un lien entre l'arbitre Pierre Estoup et l'avocat Maurice Lantourne. Jugé alors trop ancien ou trop ténu, il n'avait pas été mis à profit pour engager un recours.
Îles Caïman. L'enquête pénale en cours découvrira-t-elle des éléments permettant de rebondir ? A chaque «fait nouveau», s'enclenche ainsi un bref délai de deux mois ouvrant la perspective d'un recours. «Mais comment dater la découverte, s'int