Pour faire face à «la menace persistante du jihadisme global», aux violences de «groupes ou individus d'ultra gauche ou ultra droite» et à des mouvements qui dérapent, Manuel Valls a annoncé hier sa réforme du renseignement intérieur à 200 policiers et gendarmes spécialisés. Inspiré par le Livre blanc de la Défense et deux rapports d'enquête parlementaires, le ministre de l'Intérieur a tiré les leçons de loupés des services, qui ont failli dans l'affaire Merah et n'ont pas anticipé les violences lors du sacre du PSG au Trocadéro.
Le rapport Urvoas a également pointé des «carences» lors de l'occupation du chantier de la mosquée de Poitiers par des membres de l'ultra droite, le 20 octobre. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avait «détecté» une possible action de Génération identitaire, mais «considéré» qu'elle «ne relevait pas de son cœur de métier». Et la Sous-Direction de l'information générale (Sdig), qui suit localement ces mouvements, ne les a pas vus venir, faute d'écoutes et de moyens. Quant à ses notes sur la radicalisation d'Alexandre D., l'homme qui a tenté d'égorger un soldat à la Défense, la DCRI qui les a reçues via le bureau de liaison n'en a pas tenu compte : les agents du Sdig pondent «90 000 notes et flashs par an».
Résultat, Manuel Valls exige plus de professionnalisme de ces agents locaux qui devront se former face «aux entreprises en difficultés, à la radicalisation et aux