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Enquête

Volée de bois vert contre Batho

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Entre les ONG et les lobbys de l’énergie, la ministre de l’Ecologie a du mal à peser.
La ministre de l'Ecologie Delphine Batho, le 5 juin 2013 à Paris. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
publié le 18 juin 2013 à 20h36

Article paru dans l'édition de Libération du 19 juin

Ses déplacements se font sans caméras. Ce n'est pas que Delphine Batho repousse les médias, mais la ministre de l'Ecologie veut rester discrète. Au risque d'apparaître effacée, alors que se déroule jusqu'en juillet le grand débat sur la transition énergétique et que se prennent bientôt les décisions sur la fiscalité verte. «Ça se passe très bien dans les territoires», répond-elle calmement, assise dans un train filant vers Amiens.

La jeune ministre - 40 ans - refuse qu'on laisse entendre que l'écologie a disparu de l'agenda de François Hollande. «L'arbre plante ses racines. Ensuite, il y aura les feuilles», promet l'ex-protégée de Ségolène Royal. Elle donne des chiffres : «10 débats en Picardie, 120 en Rhône-Alpes… On est engagés dans une course de fond», dit-elle. On lui fait remarquer que la droite a davantage marqué l'opinion avec son Grenelle de l'environnement. «Elle avait éliminé les sujets tabous, comme le nucléaire ou la chasse, rétorque-t-elle. C'est forcément plus facile de se mettre d'accord lorsqu'on évite les sujets qui fâchent.» Elle tente de faire s'entendre de grands groupes énergétiques et des ONG. Compliqué… D'autant qu'en période de crise, «il est difficile de mettre en avant des sujets de long terme quand l'angoisse du quotidien est là», explique-t-elle. Encore plus quand le PS est loin d'avoir fait son aggiornamento écolo.