Carpentras, cette modeste sous-préfecture du Vaucluse, vient au-devant de l'actualité régulièrement : Giscard souhaitait protéger la «veuve de Carpentras» contre les risques de l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, puis vint le sordide crime antisémite du cimetière juif en 1990 et, peut-être parce que cette ville est le reflet des fantasmes de la France profonde, nous revoilà à Carpentras, dans un délire politicomédiatique d'une soi-disant connivence Front national - Parti socialiste.
Tous les médias se précipitent «à charge» sur cette incongruité, née de l’aigreur d’un homme. Ce dernier, choisi pour diriger la campagne législative, puis brutalement éjecté par les mêmes qui l’avaient fait roi, aurait parlé à un journaliste qui, sans même écouter d’autres témoins, ou vérifier certains faits, s’est érigé en procureur, vite relayé par les fanas du buzz qui, bien sûr, ne se satisfont que de leur audience et non de l’éthique journalistique.
Pourquoi Catherine Arkilovitch (PS) s'est-elle maintenue à Carpentras en juin 2012 ? La réponse est tellement simple : c'est parce que les électeurs de la 3e circonscription du Vaucluse avaient voté pour elle, montrant bien qu'ils ne voulaient ni le Front ni l'UMP.
Et il aurait fallu priver ces électeurs-là du second tour ? Et il aurait fallu, au pas de charge, les obliger à un vote qui les révulsait. La preuve en est que cet électorat est resté fidèle à la gauche au second tour.
En vérité, c’est la notion même de front ré