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Portrait

Juppé à Bordeaux, maire au foyer

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L’ancien Premier ministre, qui s’est élevé au-dessus de la mêlée UMP, vise un quatrième mandat girondin.
publié le 19 juin 2013 à 20h56
(mis à jour le 20 juin 2013 à 9h27)

Il apparaît aujourd'hui comme un homme éloigné des querelles partisanes. Une sorte de Rocard de droite, loin de l'image tenace du Premier ministre «droit dans ses bottes» de la réforme de la Sécu de 1995. Pour en arriver là, Alain Juppé a sûrement beaucoup appris de son mandat de maire de Bordeaux, le dernier qu'il lui reste. La vie politique locale a enseigné à l'ex-dauphin de Chirac, qui ne rêva longtemps que de l'Elysée mais qui fut rattrapé par les affaires de son mentor, combien le dogmatisme dont on le taxa longtemps ne menait à rien. Et que les électeurs appréciaient une gestion apaisée de leur cité. «J'aime Bordeaux et Bordeaux m'aime. Il y a un lien affectif qui s'est créé grâce au travail que nous avons réalisé. On me dit merci pour la métamorphose de Bordeaux.» Fort de ce bilan flatteur que lui reconnaissent même ses adversaires, Juppé compte bien briguer un quatrième mandat en mars 2014, comme il l'avait annoncé dès septembre. Et prend d'ailleurs un malin plaisir à énumérer les chantiers qu'il aura à inaugurer en 2015 : «La cité des civilisations du vin, les archives municipales, la cité municipale, le stade…»

Drogue. Mais, si Bordeaux est désormais réellement sa priorité, Alain Juppé demeure un homme d'Etat d'envergure nationale, et son agenda médiatique n'a rien à envier à celui d'un ministre. Son directeur de cabinet et ses attachés de presse trient chaque jour les demandes d'interviews. Si les télés et le