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Analyse

La valse en trois temps du Président

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Remise d’un rapport, concertation, décision : la méthode de l’Elysée est une question de tempo, trop lent au goût de certains socialistes.
publié le 19 juin 2013 à 22h26

A l'heure du café, à la table d'un poids lourd du gouvernement. «Un de nos gros problèmes depuis le début du quinquennat, c'est la gestion du calendrier de nos réformes», confie ce ministre. Un blanc. Puis le même ministre de se demander : «Mais au fait, quel mois est-on ?» Voilà qui en dit long sur l'état de confusion temporelle dans lequel peuvent nager certains membres du gouvernement. C'est une des conséquences de la méthode Hollande : l'immuable séquence rapport-concertation-décision mange beaucoup de temps et brouille les repères. Donc soulève nombre d'inquiétudes. Jusqu'au sein de la majorité.

Il faut dire que la deuxième conférence sociale du quinquennat s'ouvre aujourd'hui dans un contexte beaucoup plus tendu, écrasé par la perspective d'une réforme des retraites qui s'annonce explosive. François Hollande le sait. «Le Président est convaincu que l'opposition sera forte», confie un ministre. Le chef de l'Etat joue là une partie cruciale. Si cette réforme est bien votée avant la fin de l'année (comme le souhaite le gouvernement), sans avoir déchiré la majorité et soulevé une trop forte contestation sociale, alors François Hollande aura passé un cap. Il pourra porter en bandoulière son réformisme. Et revendiquer sa méthode de gouvernement.

Réflexe. Les semaines qui viennent s'annoncent donc décisives. Mais depuis quelques jours, plusieurs ministres et élus de la majorité n'hésitent plus à exprimer des criti