Il s'était donné comme objectif d'être, au bout d'un an, classé dans les 100 premiers députés. «Pas pour les petites phrases, glisse son assistant parlementaire, mais pour le travail.» «Je ne cherche pas la lumière des Quatre Colonnes, je veux être reconnu pour mon sérieux», confirme Sébastien Dénaja, 34 ans, l'un des plus jeunes députés PS, même s'il est déjà poivre et sel. Il insiste : «Quand je fais visiter l'Assemblée, je dis bien que l'essentiel du travail ne se fait pas dans l'hémicycle, mais dans les sous-sols, par exemple à la commission des lois où il n'y a pas de fenêtre. C'est là que tout se passe.» Cela ne l'empêche pas de se plier à l'exercice du portrait, et d'avoir fait préparer à l'avance un épais dossier avec la trace de son travail parlementaire.
Même s'il ne s'épanouit pas aux questions au gouvernement suivies en direct par la télévision, qui peuvent virer à la «tragicomédie», il n'a raté que deux séances en un an... dont le mardi où on le rencontre, dans un bureau réservé exprès, loin de l'agitation. Dans l'hémicycle, il reste mesuré, quand d'autres n'hésitent pas à se montrer bruyant ou provocant. Il essaye de ne rien dire qu'il pourrait regretter. «Je ne suis pas comme dans ma salle de bain, en train de refaire le monde», dit-il. C'est une forme de respect solennel pour le processus législatif, souvenirs de ses années universitair