Est-ce la longue séance de nuit sur le projet de loi transparence qui a fatigué les organismes ? Ou la perspective d’un non cumul strict et d’amendements retoqués par paquets de douze qui les déboussole ? A la reprise des travaux de la commission des lois de l’Assemblée mercredi matin, droite et gauche ont allégrement mélangé les figures tutélaires pour appuyer leur credo pro ou anti-cumul.
«Pour finir, je voudrais citer Pierre Mauroy qui vient de nous quitter et qui chérissait cette "courroie d'enracinement"», a ainsi professé le très UMP Philippe Gosselin, farouche opposant du non-cumul. Pour lui, interdire de combiner mandat de député et fonction exécutive locale comporte un «risque de déracinement». Avec ce projet de loi, «on est, comme dirait Coluche, dans la recherche du plus blanc du plus blanc du plus blanc», s'est aussi emporté l'élu de Seine-et-Marne Guy Geoffroy. Bref, pour eux, on va tout droit vers des «députés hors sol». Une menace également brandie par certains dans le groupe socialiste.
Risque constitutionnel
Ces plaidoyers ont fait sortir de ses gonds la socialiste Colette Capdevielle pour qui ses collègues ont carrément «perdu le contact avec la vraie vie» à cause du cumul. De leur côté, une palanquée de socialistes toutes chapelles confondues cite à tout bout de champ le constitutionnaliste Guy Carcassonne, qui vient lui aussi de disparaître et qui souffrait jusqu'alors de son étiquette de «rocardien» au sein du PS. Notamment pour refus