Mercredi après-midi, à une heure de la reprise de l'examen du projet de loi sur la transparence et la moralisation de la vie publique à l'Assemblée nationale, un conseiller de l'exécutif noyait son désarroi dans un verre d'eau gazeuse. En refusant la publication de leur patrimoine, «les parlementaires vont dans le sens contraire de l'histoire», soupirait-il. Et prennent le risque de brouiller l'impact politique et médiatique d'une loi rigoureuse qui a intégré de nombreuses avancées au fil des débats des parlementaires qui ont énormément - c'est un euphémisme - amendé le texte initial du gouvernement.
Car en dix semaines, la transparence a fait un sacré chemin. Avant les aveux de Jérôme Cahuzac, ministre du Budget supposé pourfendeur de la fraude fiscale et néanmoins détenteur d'un compte non déclaré à l'étranger, le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, planchait tranquillement à un encadrement des conflits d'intérêts pour faire progresser la «République exemplaire» chère à François Hollande. Mais le 3 avril, sous le choc, le chef de l'Etat dégainait une arme un peu trop lourde : loi sur l'indépendance de la justice dès l'été, «publication et contrôle de tous les patrimoines» des ministres et des grands élus et, enfin, avait-il tonné, «les élus condamnés pénalement pour fraude ou corruption seront interdits de tout mandat public».
Pilules. Une semaine plus tard, l'arsenal se renforçai