Serré dans un costume bleu marine, Etienne Bousquet-Cassagne affiche son sourire le plus engageant. «Ça vous intéresse, une belle vue sur la vallée ?» Mieux vaut fuir les affiches électorales trempées sur cette place de village, dans le nord de la circonscription. La mère de douze enfants avec ses tracts FN «tout chauds», persuadée de bien faire en expliquant : «Ce qui est providentiel, c'est le contexte économique… On va de catastrophe en catastrophe.» Et la famille de sympathisants, trois générations en treillis baskets qui répètent : «Notre candidat est un Français comme les autres, pourquoi qu'on voterait pas pour lui ?» Ce qui compte, plus que les militants, plus que les dossiers, c'est l'image. Vue des remparts, n'est-elle pas plus belle, la circonscription de Villeneuve-sur-Lot, ancienne bastide de Jérôme Cahuzac ?
Dimanche, le PS a perdu un tiers de ses électeurs, l'UMP un millier de voix, et le FN est arrivé en tête dans 8 cantons sur 14. Le sourire d'Etienne Bousquet-Cassagne, en duel avec l'UMP au second tour, est éclatant. Il se voit déjà à l'Assemblée nationale, à côté de «Marion», âgée de quelques mois de moins que lui. «Ken et Barbie députés, ironise un socialiste de Villeneuve. C'est comme ça que le FN fait son casting maintenant.» Etienne Bousquet-Cassagne a 23 ans, «presque» un BTS de commerce en alternance, et il est fan d'Afida Turner, chanteuse célèbre depuis son passage à Carré V