Marquer la bonne distance. Ni trop près ni trop loin. Voilà le principal enjeu ce week-end de la visite de François Hollande au Qatar. Un confetti, grand comme la Corse, bourré de réserves en gaz et pétrole, et donc riche comme Crésus. En 2010, ce pays est même devenu le plus riche du monde en termes de PIB par habitant. Voilà qui force évidemment le respect.
Pour François Hollande, il s'agit à la fois de s'inscrire dans cette longue histoire franco-qatarie, commencée avec François Mitterrand et accélérée avec Jacques Chirac, et de se détacher (un peu mais pas trop non plus) de la quasi-fusion qu'avait entretenue Nicolas Sarkozy avec l'émir Hamed ben Khalifa al-Thani. Une histoire qui continue, d'ailleurs, puisque, selon le Canard enchaîné, des diplomates français venus préparer le voyage de François Hollande ont eu la surprise de tomber nez à nez à Doha avec l'ancien Président venu, lui, rendre visite incognito à son très riche ami.
Opacité. Très vite après l'élection de Hollande, le Qatar a fait assaut d'amabilité auprès de l'Elysée. Pendant l'été 2012, le Royaume aura été reçu à trois reprises. L'Emir une fois, avec tous les égards. Et le Premier ministre à deux reprises. Mais en toute discrétion. Au total, ce sera plus que l'Allemagne d'Angela Merkel. «Ils n'avaient qu'une seule crainte, c'est que la collaboration entre nos deux pays s'arrête», confie un diplomate. Le Qatar avait surtout envie que la convention fiscal