L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy se plaçait sans vergogne dans les pas des résistants à l'occupation nazie, comme Jean Moulin ou Guy Môquet. En déplacement dans le Rhône avec son épouse, vendredi, à l'occasion des 70 ans de l'arrestation de Jean Moulin, Jean-Marc Ayrault a fait part, lui, de ses craintes et de ses doutes. Première étape : la maison du docteur Dugoujon, à Caluire, dans la banlieue de Lyon, où Jean Moulin fut arrêté le 21 juin 1943. «Nous avons la chance de vivre dans une démocratie, dans une république, mais en même temps on doit se dire que tout cela est fragile, tout cela n'est jamais définitif», a déclaré le Premier ministre.
Faut-il y voir une allusion au contexte politique avec la montée de l'extrême droite, qu'il s'agisse de la législative partielle du Lot-et-Garonne qui voit s'opposer des candidats UMP et FN pour le siège de l'ancien ministre Jérôme Cahuzac ou de la mort de Clément Méric, ce militant antifasciste tué par un nationaliste ? «On voit partout remonter, dans les périodes de désarroi, d'incertitude, dans les pays européens, des mouvements populistes, des thèses d'extrême droite», a poursuivi Jean-Marc Ayrault. Qui prévient : «Il faut toujours rester dans la plus grande vigilance, ne jamais renoncer, ne jamais céder, ne jamais faire preuve de faiblesse.»
Deuxième étape : la prison de Montluc, à Lyon, où Jean Moulin et de nombreux résistants furent torturés, notamment par Klaus Barbie. Saluant «l'immense courage