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Interview

Julien Bayou : «Lever les zones d'ombres sur l'affaire Kerviel»

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Julien Bayou, conseiller régional d'Ile-de-France EE-LV, s'engage dans la défense de Jérôme Kerviel. (Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 21 juin 2013 à 17h40

Julien Bayou, conseiller régional d’Ile-de-France EE-LV, va s’engager aux côtés de l’ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel, qui passera aux prud’hommes le 4 juillet. L’élu demande la lumière sur le 1,7 milliard d’euros que l’Etat a versé à la Société générale.

Après Jean-Luc Mélenchon sur son blog hier, vous vous apprêtez à vous engager à votre tour dans la défense de l’ancien trader Jérôme Kerviel. Quel est le sens de votre démarche ?

Au-delà de l’affaire Kerviel, il y a peut-être une affaire Société générale. Concernant Jérôme Kerviel, sa vie est broyée, mais le préjudice pourrait aller au-delà de sa personne. Quand une fraude est commise dans une entreprise, elle doit prouver que la hiérarchie n’était pas au courant — ce que j’ai du mal à croire — et qu’il n’y a pas eu de défaut de contrôle. S’il y a eu défaut de contrôle, c’est d’ailleurs un problème en soi.

Lorsque l’entreprise a prouvé tout cela, l’Etat lui fait un chèque équivalent à un tiers de ses pertes. Or, le ministère de l’Economie a fait ce chèque sur les seuls dires de la hiérarchie de la Société générale. L’Etat a donc versé 1,7 milliard d’euros, sur les fonds publics, à la banque. Cela représente un quart du budget de la ville de Paris et presque deux fois celui de la culture ! C’est comme si chaque Français donnait 25 euros à la Société générale...

Le ministère de l’Economie est censé, justement, faire des économies. Nous n’avons pas trop de milliards qu’on pourrait dépenser autrement. Vérifier aurait été le minimum. Cela n’a pas été fait, et le remboursement a eu lieu avant même que la justice ne condamne Jérôme Kerviel.

Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que les vérifications n’ont pas été faites?

C’est ce qui s’est dit aux audiences. L’Assemblée natio