Un spectre hante la justice française : Nicolas Sarkozy. Pour peu que toutes les juridictions s’y mettent en même temps, on imagine l’ancien président décrivant son agenda. «Lundi, j’ai Bettencourt. Mardi, j’ai Karachi. Mercredi, j’ai Kadhafi. Jeudi, j’ai Tapie, et vendredi, c’est la journée comptes de campagne.» Peut-être est-ce pour ça qu’il a bourré les prisons, pour être sûr qu’il n’y ait pas de place pour lui. Les petits pois se rebiffent (enfin), ainsi qu’il avait surnommé les magistrats, on ne sait pas qui va passer à la casserole. Ça se paie d’avoir été au pouvoir, on ne peut pas avoir le beurre et l’innocence du beurre. D’autant qu’il y a toujours le risque que, quand le chat n’est plus là, les souris se mettent à table. A commencer par Christine Lagarde qui parle malgré elle avec sa lettre de soumission. Elle, au moins, il peut encore la remercier pour tout ce qu’elle ne sait pas. Et Claude Guéant, qui avait un tel goût du secret qu’il faisait des choses louches sans même tenir son patron au courant, en voilà un autre sur qui compter. Lui, il n’hésite pas à mettre les mains dans la peinture. Il y a un peu plus d’un an, Claude Guéant était ministre de l’Intérieur et faisait les leçons de morale, et maintenant il les reçoit en pleine gueule. Sic transit morale mundi. Mais si Claude Guéant avait droit à 10 000 euros par mois, combien pouvait se faire son boss, celui qui allait augmenter dès 2007 le pouvoir d’achat du Président pour que, en toute logique hiérarchique,
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