Dans les états-majors parisiens, rares sont ceux qui se risquent à exclure une victoire du Front national à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), dans l'ancienne circonscription de Jérôme Cahuzac, dimanche, au deuxième tour de la législative partielle. A droite, l'hypothèse est envisagée plutôt sereinement, avec un brin de résignation. Plus personne ne croit, en tout cas, que le candidat de l'UMP Jean-Louis Costes pourra compter sur un sursaut comparable à celui qui a porté Jacques Chirac à l'Elysée en 2002, avec 82% des suffrages face à Jean-Marie Le Pen. Après l'élection partielle dans l'Oise du 24 mars, qui avait vu l'UMP Jean-François Mancel l'emporter de quelques centaines de voix sur sa concurrente frontiste, le scrutin de dimanche pourrait signer, une fois pour toutes, l'arrêt de mort du «front républicain». «Si le FN obtient 45% ou plus pour la deuxième fois cette année, c'est énorme», souligne Jérôme Fourquet de l'Ifop.
Dans le parti de Jacques Chirac, certains se réjouissent de l'enterrement de ce vieux «front républicain». Jean-François Copé et ses amis, partisans d'une «droite décomplexée», y verront la justification définitive de leur ligne «ni-ni» (ni FN ni front républicain) contestée par les modérés, notamment Nathalie Kosciusko-Morizet et François Baroin. Pour Guillaume Peltier, animateur de la Droite forte, courant le plus droitier de l'UMP, la partielle de Villeneuve-sur-Lot confirme que «les digues des reports de voix ont définitivemen