Il est 8 h 45 à Doha, et la barre des 40 degrés est déjà franchie. François Hollande visite l’un des plus gros chantiers de la capitale du Qatar : la construction par Bouygues d’un complexe de 9 tours, le quartier du Pétrole. Il fallait bien ça pour honorer ce don du ciel : des réserves pétrolières et gazières parmi les plus importantes du monde, qui font de ce micro-Etat, grand comme la Corse, le pays le plus riche en termes de PIB par habitant.
Au pied d'une des tours, quelques dizaines d'expatriés français encerclent le chef de l'Etat, entouré par deux jeunes femmes d'une vingtaine d'années. Elles sont en stage. «Ils vous déclarent ?» demande Hollande. Hochement de tête des deux stagiaires. «Avec la réforme que l'on prépare, on veut que ces périodes de stage puissent compter pour votre retraite.» Le convoi présidentiel repart. Direction l'hôtel Four Seasons pour l'inauguration du forum économique franco-qatari. La grande affaire de la visite. Ce sera la seule allusion du voyage à la politique économique du gouvernement.
Depuis le début de son quinquennat, partout où il va à l'étranger, Hollande raconte la même histoire. Celle d'un pays en train de se réformer, prêt à dérouler le tapis rouge à tous les investisseurs de la planète qui veulent encore croire à une excellence française (lire page 16). En Inde, comme en Chine, le chef de l'Etat avait ouvert grand les bras, faisant comprendre que même sur la question sensible des transferts de technologi