Menu
Libération
portrait

Michel Havard, un appétit de Lyon

Article réservé aux abonnés
Peu soutenu par la direction du parti, ce filloniste de 46 ans a pourtant remporté la primaire UMP pour la mairie de Lyon.
publié le 23 juin 2013 à 19h06

Il ne rêve pas de l'Elysée mais de la place Pradel. Ne guigne pas de maroquin. «Si on veut faire une carrière nationale, il faut être souvent à Paris. Mon choix, c'est Lyon. Je suis un petit gars de province complètement assumé», déclare-t-il. Dimanche 9 juin, la notoriété de Michel Havard, conseiller municipal UMP et chef de l'opposition à Lyon, a fait un petit bond. Il a remporté le second tour de la primaire de son parti pour les élections municipales de 2014. Sa victoire est d'autant plus méritoire que la direction nationale de l'UMP a tout fait pour l'empêcher. Au soir du premier tour, Michel Havard était arrivé en tête des cinq candidats, devant Georges Fenech, député, ancien magistrat, ancien ministre et surtout copéiste de choc. Laisser la troisième ville de France à un filloniste ? Impossible. Le lendemain, les trois vaincus rallient Fenech. Et, à l'avant-veille du second tour, re-patatras. Michel Noir, ancien maire de Lyon, dont l'empreinte sur cette ville reste forte bien qu'il ait été condamné pour recel d'abus de biens sociaux, sort de sa retraite politique pour faire de même. Michel Havard dénonce «la main de Paris» mais ne se laisse pas abattre. «Les Lyonnais ne sont pas dupes de ce qui se passe», assure-t-il. Et les résultats du scrutin lui donnent raison.

On le rencontre le lendemain du vote. La veille, il a arrosé sa victoire «au whisky», dormi trois heures, mais ne marque pas la fatigue. Comme toujours, il est impeccable