Politologue très écouté du Premier ministre, ingénieur de recherche au CNRS à l’Institut d’études politiques de Grenoble, Pierre Martin estime que les résultats des dernières législatives partielles et la poussée du vote Front national traduisent moins un malaise croissant de l’électorat PS qu’une plus forte porosité entre le vote UMP et FN.
Quels enseignements tirez-vous des dernières législatives partielles ?
Ce qu'il y a de commun entre ces cinq scrutins [dans l'Hérault, le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine, l'Oise et le Lot-et-Garonne, ndlr], c'est l'échec de la gauche, et pas simplement du PS. Et ce n'est pas vraiment une surprise, compte tenu de l'impopularité du gouvernement. Mais ce phénomène était déjà vrai en décembre. Or, les élections législatives dans l'Oise [fin mars] et le Lot-et-Garonne [fin juin] ne montrent pas une hausse plus forte de la droite au premier tour. La réalité, c'est que c'est à l'intérieur de la droite que les rapports changent. En décembre, le grand vainqueur des scrutins était l'UMP. Malgré la guerre que ses chefs venaient de se livrer. Mais dès la partielle de l'Oise, le rapport de force à droite se dégrade au profit du FN, et contre l'UMP. Si l'UMP gagne, c'est que son candidat, Jean-François Mancel, est très implanté dans l'Oise. Dans le Lot-et-Garonne, le candidat UMP est également localement très installé, Jean-Louis Costes étant maire et conseiller général de Fumel. C'est d'ailleurs cette implantation qui lui permet de devancer le candidat FN au premier tour.
Pensez-vous que les résultats des législatives partielles dans l’Oise et le Lot-et-Garonne attestent d’un report de l’électorat de gauche vers le FN ?
Non. Le front républic