Alors que la nécessaire réforme de la décentralisation peine à accoucher devant la tentation du statu quo et du conservatisme, il est à craindre que tous ces débats sur la meilleure des gouvernances possibles ne sonnent pour les départements comme un avis de décès.
Réaffirmer le rôle de bouclier social des départements n’a jamais eu autant de sens qu’en cette période de grave et durable crise sociale et économique. Mais à quoi servira-t-il de confirmer leur rôle de rempart social si l’étranglement financier sournois auquel les départements sont structurellement soumis n’est pas stoppé ? Il arrive, si on n’y prend pas garde, qu’on meure guéri.
Que constatons-nous ? Ce sont actuellement plus de vingt nouvelles familles par jour qui sont contraintes de s’inscrire aux guichets du département pour percevoir le RSA. Cela représente désormais 32 millions d’euros par mois pour plus de 88 000 allocataires, soit 8 % de hausse sur un an. Dans le même temps, les quelques recettes fiscales qui restent aux départements sont en chute libre. Il est de bon ton de trouver aujourd’hui aux départements de nombreux défauts. Certains semblent même penser qu’il suffirait de les supprimer pour régler d’un coup les difficultés.
Mais, osons dire la vérité : derrière la question de l’institution, secondaire, se cache celle, primordiale, de la solidarité nationale. A-t-on entendu quelqu’un réclamer de payer le RSA, la Prestation de compensation du handicap (PCH) ou l’Allocation personnalisée d’autonomie (