«Député du Vaucluse, non loin de Marion Maréchal-Le Pen, je m’attribue une maîtrise ès-FN ! Je suis confronté à un électorat de droite très poreux, dont la moitié bascule entre les deux tours. Ceux qui votent FN sont pour beaucoup d’anciens RPR ou des UMP déçus, qui trouvent que notre mouvement, qu’ils voient comme fédéraliste, européen et libéral, n’est pas assez à droite. Ils ne font plus confiance aux hommes politiques. Je passe une grande partie de mon temps à lutter contre la défiance !
«Ces électeurs, que les débats internes de l’UMP dépriment terriblement, sont pour une grosse minorité d’entre eux complètement désidéologisés. Certains, à 40 ans, jouent leurs plans de carrière au FN, qu’ils considèrent comme un parti lambda. L’UMP étant en crise, ils se disent que l’avenir, c’est le Front national. On est loin du débat d’idées, chez moi, c’est le stade ultime de la dédiabolisation du FN !
Tout est brouillé ici. Marion Maréchal est jeune, pas du tout agressive et contre la peine de mort. Son suppléant se dit gaulliste, alors qu’il y a vingt ans à peine un Front national était élu sur la nostalgie antigaulliste ! Quand "le Général" est venu à Carpentras, dans les années 50, les vitrines se sont baissées à son passage en signe de protestation…
«Ce mélange idéologique bizarre rend les frontières du FN complètement incertaines. Moi qui suis gaulliste, j’essaie de mener la reconquête à mon petit niveau, sans verser dans la droitisation, ni la course à l’échalote des alliances.