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Libération
Interview

«L’antidote contre le populisme : faire mon job de député»

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Eduardo Rihan Cypel 37 ans, député (PS) de Seine-et-Marne:
publié le 24 juin 2013 à 22h36

«La bulle du FN ne gonfle que quand ça va mal. Et ça va mal, on ne se le cache pas. Mais, pour autant, je constate peu d’agressivité dans ma circonscription, la huitième de Seine-et-Marne.

«C’est une France en miniature, à 62% urbaine, avec des campagnes, des villages et des villes comme Torcy ou Bussy-Saint-Georges, la même pyramide des âges et les mêmes catégories socioprofessionnelles qu’au niveau national. Les habitants y ont la vie dure, surtout les "rurbains", qui vivent dans des communes sous-équipées en services publics. C’est là que le Front national a fait ses meilleurs scores aux élections législatives, près de 25%, alors qu’il n’y a même pas de véritable incarnation de ce parti sur la circonscription. Là aussi, je ressens un grand désenchantement, bien plus que de l’agressivité.

«Les gens doutent de la capacité des politiques à transformer le réel, ils ont le sentiment que les appareils parisiens, éloignés du réel, ne les comprennent pas. Ils me parlent peu de politique, des affaires ou des élections partielles, mais sans cesse de l’emploi, du logement, de la santé ou des transports publics, les véritables préoccupations aujourd’hui. Ma réponse, seul antidote contre le populisme à mon avis, c’est de faire mon job : je suis présent, j’écoute et je transmets les inquiétudes des citoyens au niveau national. S’ils ont l’impression qu’on les laisse seuls face à leurs difficultés, ils auront raison de vous en vouloir. Et si on laisse filer ce qui fait la cohésion sociale