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Libération

L’UMP écartelée

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Pro-Copé et pro-Fillon se disputent sur le discours à adopter face au FN.
publié le 24 juin 2013 à 22h36

Au-delà du «ni-ni». L'élection de Villeneuve-sur-Lot aura permis de clarifier le débat, souvent confus, qui agite l'UMP chaque fois que le FN démontre sa capacité de nuisance. Si l'extrême droite fracture la droite de gouvernement, ce n'est pas tant à propos du front républicain, ni sur d'éventuelles alliances : c'est essentiellement sur la question du discours qu'il convient de tenir aux électeurs du Front national. Le socialiste Michel Sapin remuait le couteau dans la plaie, hier matin sur RMC, quand il soulignait l'opposition entre la droite de François Fillon et celle de Jean-François Copé, qui «croit combattre» le FN en utilisant «les mêmes thèmes» et la même «violence» que la famille Le Pen. Arbitres des élégances, Sapin précise que la seconde serait dans l'erreur et la première sur le bon chemin.

Fillon se serait bien passé de ce compromettant compliment. Mais il a lui-même pris le risque de montrer, sur ce terrain, son désaccord avec Nicolas Sarkozy. S'exprimant en candidat potentiel à la prochaine élection présidentielle, il a parlé sur France 3 de sa «différence d'approche irréconciliable» avec l'ancien chef de l'Etat : ce dernier «pense que le Front national est à combattre parce qu'il peut nous faire battre», tandis que lui, Fillon, le rejette parce qu'il le situe «en dehors des limites du pacte républicain». Les sarkozystes, ulcérés, ont crié à la «trahison». C'est bien le même clivage qui est ravivé