Menu
Libération
EDITORIAL

Mobilisation

Article réservé aux abonnés
publié le 24 juin 2013 à 22h36

Longtemps la gauche a cru que le FN était le problème de la droite. Son boulet. Mais les temps ont changé, et le parti d’extrême droite est aussi devenu le fardeau du PS. Certes, des voix socialistes peuvent justement évoquer l’affaire Cahuzac pour expliquer son élimination au premier tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot. Mais cette déroute comme celle dans l’Oise en mars ne sont pas que des accidents, la simple conséquence des affaires ou la traduction d’une colère passagère. Elles illustrent la progression constante du FN, sa capacité à mobiliser au second tour jusqu’à flirter avec la majorité. Le Front national ne chasse plus seulement l’électorat de l’UMP, mais capte désormais une frange des voix de gauche. C’est cette nouvelle donne que le PS et la gauche doivent affronter. Sans faux-semblant, sans chercher à relativiser une menace que chacun sait réelle. Face à une formation d’extrême droite qui n’a rien renié de ses fondements xénophobes et de son idéologie rance, sa normalisation dans le verbe et dans l’apparence de ses représentants rend vain l’argument de la diabolisation. Sans rien céder sur ses valeurs, la gauche doit réapprendre à parler aux citoyens. Affronter le populisme avec ses convictions. Déconstruire chacune des solutions schématiques et dérisoires avancées par le FN. Restaurer une éthique et expliquer une politique. Dans chaque cité, chaque commune. Avec la mobilisation de tous, et pas seulement des appareils. C’est par les idées, et n