C'était au lendemain du décès de Clément Méric. Place Saint-Michel à Paris, Alexis Corbière, responsable du Parti de gauche (PG), prend la parole à cet hommage organisé par la formation de Jean-Luc Mélenchon en mémoire du jeune militant antifasciste. Dès ses premiers mots, certains dans le public manifestent leur rejet de ce qu'ils jugent être de la «récupération». Sur les réseaux sociaux, des amis de Méric avaient déjà donné le ton, demandant aux «charognards de la presse et du monde politique, adeptes de la récupération […] de rester en retrait. Clément avait une conscience politique et ne croyait en aucun parti.»Corbière est applaudi lorsqu'il rappelle que le garçon n'était «pas militant» du PG et que son meurtre n'était pas un simple «fait divers». Mais lorsqu'il continue sur la «VIe République sociale, écologique, solidaire et fraternelle dans laquelle [les groupuscules d'extrême droite] n'auront pas leur place», le conseiller de Paris finit son intervention sous les huées…
Anarchistes. La poignée de jeunes engagés dans le mouvement antifasciste - à peine une centaine sur Paris, quelques milliers en France - refuse d'être embringuée dans les partis politiques. Une pincée seulement adhère au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Autogestionnaires, libertaires, anarchistes, sans hiérarchie, ils fonctionnent «sur le mode horizontal», comme le confie un antifa lyonnais (1).