Il est 16h15, à l’Assemblée nationale. Quand, après plus d’une heure d’attente, les journalistes s’installent sur la mezzanine de la salle Lamartine, il est déjà là. Debout, les mains dans les poches, il discute avec Alain Claeys, le rapporteur général de la commission d’enquête parlementaire. Il sourit. Comme si l’ancien député de Villeneuve-sur-Lot était encore chez lui. Gilles Carrez, qui lui a succédé au poste de président de la commission des finances, vient le saluer. L’échange est chaleureux. Amical. Difficile de lire sur le visage de Jérôme Cahuzac autre chose que cette assurance assassine qui a fait de lui cet orateur tant redouté. Il semble affûté comme un boxeur qui a dû perdre en catastrophe des kilos pour combattre dans une catégorie inférieure.
Contrôle. Il est l'heure. Il faut faire entrer les photographes dans la salle. Jérôme Cahuzac déboutonne sa veste, s'assoit, pose ses deux mains sur la table et fige son sourire. Il ne le quittera plus pendant les quelques minutes que durera la séance photos. Une fois la meute sortie par les huissiers, Cahuzac se sert un verre d'eau. On comprend que, pour lui, le plus dur est fait.
Car pour le reste, l'ancien ministre du Budget aura été égal à lui-même, totalement sous contrôle. Rarement bousculé, il a très vite fait comprendre qu'il ne faudrait rien attendre de lui : ni effusion ni regrets, et encore moins de révélations. A chaque fois qu'une question a cherché à entrer dans le cœur d