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grand angle

Noëlle Lenoir remonte la morale des députés

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L'heure de la transparence ?dossier
Déontologue de l’Assemblée nationale depuis octobre, cette juriste a vu sa fonction placée sous le feu des projecteurs avec l’affaire Cahuzac. Des déclarations d’intérêts aux voyages et cadeaux, elle guide les élus sur la voie de la transparence. Sans pouvoir ni moyens.
publié le 1er juillet 2013 à 19h06
(mis à jour le 3 juillet 2013 à 11h56)

Dans le grand chahut du débat parlementaire sur la transparence, elle est restée discrète. Déontologue de l'Assemblée nationale, Noëlle Lenoir, 65 ans, travaille pourtant depuis six mois au plus près des questions agitées tout au fil de la bataille législative pour une moralisation des pratiques des élus. La loi votée la semaine dernière n'instaurera pas, pour sûr, cette «démocratie paparazzi» contre laquelle tonnait le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, dans une interview à Libération en avril alors que le gouvernement demandait la publication du patrimoine des élus, en réponse à l'affaire Cahuzac. Il n'y aura pas de publication de l'évolution du patrimoine au cours du mandat (amendement du socialiste Olivier Faure repoussé), pas de création d'un délit pour «enrichissement illicite» (amendement du PS Matthias Fekl repoussé), et pas de diffusion - sous peine d'amende - des déclarations de patrimoine des élus. Mais elles seront obligatoires, et consultables en préfecture. De même que seront publiées désormais sur Internet leurs «déclarations d'intérêts».

Pas de révolution, mais un progrès sur une voie dont Noëlle Lenoir sait quelques embûches pour l'avoir défrichée, dans l'ombre, depuis sa nomination au poste de déontologue du Palais-Bourbon. Elle est la seconde du genre après l'universitaire Jean Gicquel. Créé en avril 2011, à la demande de François Fillon, dans le sillage de l'affaire Woerth, le poste est resté depuis on n