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Libération
Récit

Batho : le retour de bâton

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Virée par l’Elysée après avoir critiqué la baisse de ses crédits pour 2014, la ministre de l’Ecologie a fait les frais d’un sursaut d’autorité.
Delphine Batho, hier. L'ex-ministre reste députée. (Albert FACELLY)
publié le 2 juillet 2013 à 22h56
(mis à jour le 3 juillet 2013 à 10h59)

Il faut toujours se méfier de la fumée qui s'échappe du Château. Depuis quelques semaines, les proches du Président n'hésitaient plus à dire ouvertement (mais anonymement) du mal de Delphine Batho. C'était souvent cinglant. Parfois sans appel. Le signe, en tout cas, que la ministre socialiste de l'Ecologie n'était plus en odeur de sainteté. A l'Elysée comme à Matignon. Mais de là à imaginer que l'ex-protégée de Ségolène Royal ferait les frais d'une soudaine poussée d'autoritarisme de la part de l'exécutif, qui s'est traduite par son licenciement hier… Alors que François Hollande remettait la légion d'honneur à Hugues Aufray dans les salons de l'Elysée, le communiqué de la présidence de la République est tombé à 18 h 12 : «Sur proposition du Premier ministre, François Hollande met fin aux fonctions de Delphine Batho.»

«Doute». Tout est allé très vite. Hier matin, Delphine Batho est sur RTL. Depuis le week-end, elle sait que son budget est en diminution de 7%. La plus forte baisse de tous les ministères (lire page 4). Souvent critiquée pour sa discrétion, elle se décide à lâcher les chiens. «C'est un mauvais budget, dit-elle. L'écologie est-elle bien une priorité ?» Plus risqué, elle critique ouvertement le gouvernement : «Nous sommes dans un moment où les Français doutent, où il y a une déception à l'égard du gouvernement». A Matignon, c'est l'heure du petit-déjeuner de la majorité. La