Ce couple franco-allemand a décidément de la ressource. A chaque fois, on le croit au bord de la rupture et à chaque fois, François Hollande et Angela Merkel arrachent dans la douleur un compromis. Ce fut encore le cas, hier, sur le sujet très sensible des négociations sur le vaste traité commercial avec les Etats-Unis, censées débuter lundi.
Après les révélations d'espionnage à grande échelle de l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, Paris et Berlin étaient, jusqu'au milieu de l'après-midi, sur deux lignes diamétralement opposées. La France voulait suspendre le début des discussions jusqu'à ce que Washington fasse toute la lumière sur ses pratiques, tandis que l'Allemagne comptait s'en tenir au calendrier fixé par la Commission. On pensait en toute logique assister à un divorce en direct depuis Berlin. Car Merkel avait hier convié Hollande et 18 autres chefs d'Etat et de gouvernement pour une grande conférence sur l'emploi des jeunes (lire page 14) dans la capitale allemande.
«Compromis». Mais, encore une fois, il y eut un accord de dernière minute. C'est José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, qui l'a annoncé à l'occasion d'une conférence de presse conjointe : les négociations avec les Etats-Unis commenceront bien la semaine prochaine, mais, en parallèle, des groupes de travail européens et américains devront clarifier l'ampleur de l'espionnage pratiqué par Washington.
De Berlin, Hollande a salué