Certains, dans la majorité, mettaient ses critiques de mardi à propos du «mauvais» budget du ministère de l'Ecologie sur le compte d'un «gros burn-out». Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'un limogeage et quarante-huit heures plus tard, Delphine Batho a visiblement trouvé le temps de recharger ses batteries. Entre retour de boomerang maousse pour l'exécutif, opération kamikaze d'une élue solitaire et heure de vérité pour la gauche au pouvoir, on hésitait, hier après-midi, au sortir de sa conférence de presse. Une seule chose de sûr : l'ex-ministre a flingué tout le monde ou presque, avec une préférence pour le Premier ministre.
Promesses. «Elle n'était pas entourée, mais là elle va être vraiment seule», pronostique un parlementaire socialiste «soufflé» de la prestation. C'est que, pendant ces cinquante-huit minutes devant des dizaines de journalistes empilés dans une petite salle de l'Assemblée, les mots de Delphine Batho décrivent un gouvernement ayant abandonné ses promesses et les classes populaires, faisant le choix de la rigueur «qui prépare la marche au pouvoir de l'extrême droite dans notre pays» et où le débat n'a plus cours. On est loin d'un simple plaidoyer contre la baisse de 7% des crédits du ministère de l'Ecologie en 2014 qui lui a coûté son poste. Pour elle, «quelque chose a changé dans le fonctionnement gouvernemental. Mon éviction est un message à l'égard de mes ex-collèg