Tapie et sa «bande»
Intime de l'homme d'affaires, qu'il a longtemps fréquenté à l'Elysée ou ailleurs, Nicolas Sarkozy a-t-il favorisé ou encouragé l'arbitrage ayant accordé en juillet 2008 des dommages et intérêts colossaux à Bernard Tapie, épilogue de son litige entamé depuis vingt ans avec le Crédit lyonnais ? Il a au minimum «donné son feu vert», concède Tapie, tout en proclamant n'avoir jamais évoqué directement son dossier en tête à tête. Car ces choses-là se sous-traitent à Bercy, aux bons soins de Stéphane Richard (à l'époque directeur de cabinet de Christine Lagarde), ou à l'Elysée, via Claude Guéant qui dès 2004 avait milité en faveur d'un armistice avec Bernard Tapie, lors du bref passage de Nicolas Sarkozy au ministère des Finances. Le copinage ou le réseautage n'étant pas un délit, Sarkozy paraît à l'abri des poursuites, même si ses proches collaborateurs risquent d'être poursuivis à leur tour pour «escroquerie en bande organisée».
La récente mise en examen de Tapie en personne a paradoxalement soulagé les ex de l’Elysée : car c’est moins la décision d’entrer en arbitrage, prise par des «Sarko boys», que la sentence arbitrale qui est en cause, l’un des trois arbitres étant réputé proche du camp Tapie.
L'affaire Bettencourt
Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour «abus de faiblesse» au printemps, et c’est peu dire qu’il n’a pas apprécié cette infamie. Les juges d’instruction le soupçonnent d’avoir profité des largesses financières de la milliardaire nonagénaire, héritière du groupe L’Oréa