Menu
Libération
Décryptage

Les dépenses oubliées du candidat-président

Article réservé aux abonnés
Le Conseil constitutionnel reproche à Sarkozy d’avoir passé à l’as certains frais ou de les avoir abusivement partagés avec l’UMP.
Le meeting de Villepinte, le 11 mars 2012. (Photo Philippe Wojazer. Reuters)
publié le 4 juillet 2013 à 22h36
(mis à jour le 5 juillet 2013 à 12h46)

La lecture de la décision rendue hier par le Conseil constitutionnel permet une plongée dans la tambouille du financement des campagnes électorales. De l’art de flirter avec les lignes jaunes.

Une affaire de plafond

Un candidat à l’élection présidentielle n’a pas le droit de dépenser plus de 22,5 millions d’euros en frais de campagne. Nicolas Sarkozy, battu lors de l’élection de 2012, avait présenté des comptes dans l’épaisseur du trait : 21,4 millions d’euros de frais électoraux. Après réintégration de dépenses plus ou moins annexes, le Conseil constitutionnel, confirmant une précédente décision de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) rendue six mois plus tôt, a refait les additions : Sarkozy aurait en réalité dépensé près de 23 millions d’euros durant sa campagne. Un petit poil (2,1%) au-dessus du plafond légal, mais hors des clous quand même.

Les conséquences financières pour l’ex-président et son parti

Cette sortie de route aura d'abord des conséquences pour Nicolas Sarkozy, à titre personnel. Outre le fait qu'il devra rembourser l'avance de 153 000 euros accordée à tous les candidats à la présidence de la République, du plus petit au plus grand, le Conseil constitutionnel a confirmé un autre dû de 363 615 euros, correspondant au surplus de dépenses par rapport au plafond. Cela «présente le caractère d'une sanction», tient à préciser la déci