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Interview

«Le dépassement n’est qu’une des infractions constatées»

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François Logerot, président de la Commission nationale des comptes de campagne, analyse la décision du Conseil constitutionnel sur le rejet des comptes du candidat Sarkozy.
publié le 5 juillet 2013 à 21h56
(mis à jour le 7 juillet 2013 à 12h34)

Le Conseil constitutionnel a confirmé jeudi le rejet des comptes de Nicolas Sarkozy, décision prise en décembre 2012 par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). L’UMP ne se fera donc pas rembourser par l’Etat 11 millions d’euros. Le président de la CNCCFP, François Logerot, explique le choix du Conseil constitutionnel.

Avez-vous pris une décision politique, comme le laissent entendre certains à l’UMP ?

Au Conseil constitutionnel, ils sont neuf. Et nous sommes neuf également à la CNCCFP. Tous avec des parcours différents. Je n’ai jamais surpris mes collègues ayant le moindre comportement partisan. Notre travail le prouve. Après les législatives, par exemple, nous avons rejeté les comptes de cinq députés, quatre de gauche et un centriste. Concernant la présidentielle, tous les comptes ont été réformés.

Nicolas Sarkozy est privé de 11 millions d’euros, pour un dépassement de 466 000 euros, soit 2,1% au-dessus du plafond. La note n’est-elle pas trop salée ?

Nous avons reçu le président et les personnes de ses équipes de campagne, et nous les avons mis en garde. Ils auraient pu nous entendre davantage. Nous ne sommes pas des excités, ni des inconscients, et nous prenons nos décisions collégialement, en tenant compte des conséquences. Concernant le compte de Nicolas Sarkozy, le dépassement est de près 1,7 million d'euros, soit 8% de plus que le montant déclaré. Le dépassement de plafond n'est que la troisième des infractions constatées par le Conseil constitutionnel. Il y en a deux autres : l'absence de sincérité [du fait des dépenses non déclarées, ndlr] et le financement irrégulier [sur le budget de l'Elysée].

Comment délimiter la frontière entre les activités d’un président en campagne ?

Nous n’avons aucun pouvoir de police, ni c