Le match Fillon-Copé avait été haut en couleurs, Fillon-Sarkozy ne devrait pas décevoir les amateurs. Trois jours après l'étrange retour - qu'il ne fallait pas confondre avec une «rentrée» - du vaincu de la dernière présidentielle, l'ancien Premier ministre lui a apporté hier soir une cinglante réplique. Souvent annoncée, toujours repoussée, la guerre entre les deux hommes semble cette fois bel et bien déclarée. Devant 600 sympathisants en chemisettes colorées, réunis au théâtre de verdure de La Grande-Motte (Hérault), Fillon a durement mis les choses au point, après l'humiliante cérémonie que lui avait imposée lundi l'ancien chef de l'Etat. «Je l'ai écouté avec intérêt et respect», a-t-il commencé, avant de sonner la charge.
Contrairement aux militants, très majoritairement favorables à Sarkozy, Fillon prévient qu'il ne «lie pas l'avenir de l'UMP à un homme». Il martèle que le parti ne peut passer le reste du quinquennat de Hollande «immobile, congelé, au garde-à-vous, dans l'attente d'un homme providentiel». Car «croire en l'homme providentiel, c'est défausser le pays de ses propres responsabilités». Fillon refuse d'obéir à celui qui affirme : «Circulez, il n'y a rien à voir, le recours, c'est moi.» Et ce refus a été salué, hier soir, par des applaudissements prometteurs. Tout comme son appel au respect des juridictions, «notamment la plus haute d'entre elles, le Conseil constitutionnel». Alors que les sarkozystes se son