Menu
Libération
Chronique «No Smoking»

Celui qui manque, ou la légende de Sarkozy

Article réservé aux abonnés
publié le 11 juillet 2013 à 19h06

Rue de Vaugirard s'érigent des barrières métalliques, derrière lesquelles des gens transis d'attente sous le cagnard parisien. Comme le plan est serré et qu'on l'attrape à l'instant, on ne sait trop ce qui les amassa là, de quelque Lady Gaga, de quelque David Beckham accompagné de Madame, d'un «royal baby», même, mais ça ne va pas. Ces gens - deux, trois, quatre cents ? - sont trop vieux, trop passifs, trop statiques. Ce pourrait aussi bien être, à cette heure de prise d'antenne pour une arrivée du Tour, un bout de trottoir de France profonde, mais ce lundi-là, le Tour fait relâche… Alors quoi, quel «événement», sur les écrans ensoleillés du tout-info ? C'est marqué dessous, à l'aplomb pathétique de cette mamie brandissant mollement une affiche sang de bœuf frappée «Etudiants avec…»: pour LCI, rue de Vaugirard, c'est «Réunion de crise à l'UMP», et pour i-Télé, «Le grand retour de Nicolas Sarkozy».

Ah oui ! He’s back, paraît-il, le voleur de patates, le suborneur de mamies Zinzin, l’agité du bocal et parrain putatif de certaine fameuse escroquerie en bande organisée. Pensez ! Il a ravivé son compte Twitter, ce medium de l’entre-soi par quoi l’on suggère et l’on susurre sans jamais atout à fait signifier. Ce doit être important, pour sûr, mais était-il jamais parti ? Dès une heure avant la réunion annoncée, la claque et les caméras, et, sous le porche, la clique des courtisans, tous venus, tous là, les jeunots gominés et les vieux crocodiles auxquels