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Libération
TRIBUNE

Nicolas Sarkozy, une victime ? Faut pas exagérer !

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(Dessin Alain Brillon)
publié le 11 juillet 2013 à 19h06
(mis à jour le 12 juillet 2013 à 11h26)

Que Nicolas Sarkozy souhaite, par envie ou par devoir, continuer à faire de la politique et même revenir à l'Elysée en 2017 est parfaitement légitime ; Valéry Giscard d'Estaing, autre président de la République déchu, a longtemps espéré ce retour. Que Nicolas Sarkozy soit agacé par la montée en forces tranquilles de François Fillon et Alain Juppé, sans doute ; comme Giscard d'Estaing, encore, avait été gêné par Raymond Barre qui s'était imposé à lui à l'élection présidentielle de 1988. Que Nicolas Sarkozy soit contrarié de voir son nom associé à de multiples affaires judiciaires, sans doute aussi. Mais, de là à se présenter comme une victime des juges, des médias et du gouvernement socialiste, comme dirait François Morel, «faut pas exagérer» !

Ou alors, si Nicolas Sarkozy est victime, c'est de lui-même. En cinq ans, de 2007 à 2012, il a «réussi» à défaire l'alliance de toutes les sensibilités - bonapartistes, libérales, chrétiennes, européennes - de la droite et du centre qui lui avait permis la victoire ; et, en cinq ans également, il a perdu toutes les élections, municipales, départementales, régionales et il a même fait perdre à son camp, une première sous la Ve République, le Sénat. Et, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy fait perdre à son parti 11 millions d'euros !

Car, à la différence des décisions du Conseil constitutionnel de 1995 sur les comptes de campagne de Jacques Chirac et d’Edouard Balladur, celle du 4 juillet rejetant les comptes de campagne de Ni