Pour rencontrer Bernard Poignant, il faut grimper 110 marches depuis la cour de l'Elysée. Le conseiller spécial de François Hollande, les a comptées. Il est installé au troisième étage, sous les toits, dans un petit bureau sans fenêtre mais avec vasistas. Il l'appelle son «pigeonnier». Juste au-dessus du bureau de Hollande. Ça lui va très bien. A 67 ans, Bernard Poignant n'est pas de la race des intrigants ou des courtisans. Question de tempérament. Il n'a pas besoin de proximité physique avec le Président pour se savoir écouté.
Anonymat. C'était juste avant l'intronisation du chef de l'Etat. «Tu souhaites faire quoi ?» Poignant propose d'organiser des rencontres avec des élus et de lui en faire le compte rendu. En un an, il aura donc déjeuné ou dîner avec 60 députés (des primo-élus, uniquement), 26 sénateurs, et 38 élus locaux. Toujours par table de huit. Soit à l'hôtel Marigny, dépendance de l'Elysée, soit dans les appartements du Château. L'ordre du jour est libre. La conversation à bâtons rompus. Tout y passe, selon l'actualité du moment : l'image du Président, les retraites, les rythmes scolaires, les couacs de la majorité, Cahuzac… A chaque fois, Bernard Poignant promet l'anonymat. Et tout remonte à Hollande dans une note dactylographiée d'environ deux pages.
Poignant est à la fois dedans et dehors. C'est sa grande force. Le maire de Quimper est à l'Elysée deux jours par semaine, du mardi midi au mercredi soir. Bret