Manuel Valls a une énorme qualité en politique : il ne recule devant (presque) rien. En cela, sa filiation avec Nicolas Sarkozy est sidérante: plus c’est gros, mieux c’est. Le ministre de l’Intérieur a donc décidé de prononcer, un 13 juillet, la veille de l’interview du président de la République, un discours de politique générale. Aux tonalités très présidentielles. Et comme si cela ne suffisait pas, il a choisi comme cadre la Camargue, ses chevaux et ses charrettes à journalistes. On pensait cette image politique à jamais associée à Sarkozy et à sa campagne de 2007, mais c’était compter sans l’insolence de Manuel Valls. A quelques kilomètres des Saintes-Marie-de-la-Mer, le ministre préféré des Français s’est donc employé à marquer au fer une anouble (un taureau d’un an), sous l’œil des journalistes qui pour l’occasion avaient été transportés en carrioles. Comme au bon vieux temps du sarkozysme triomphant.
A l'heure de l'apéritif et devant 300 militants réunis pour un banquet républicain, Valls est totalement sorti du périmètre de sa fonction. Mais en respectant scrupuleusement les codes de bienséance de la solidarité gouvernementales, citant François Hollande et Jean-Marc Ayrault à plusieurs reprises. Mais ce n'était pas un ministre de l'Intérieur qui parlait : un Président, peut-être pas encore, mais un futur un Premier ministre certainement. Evoquant toutes les figures de la gauche (Jaurès, Blum, Mendès, Gambetta, Clemenceau), Valls a rendu hommage à l'autorité («la gauch