Les deux projets de loi sur la transparence de la vie publique, élaborés en urgence après l’affaire Cahuzac, arrivent au terme de leur chaotique parcours législatif. Hier soir, une commission mixte paritaire (CMP) composée de sept députés et de sept sénateurs devait tenter d’élaborer un texte commun susceptible d’être voté en termes identiques par les deux Assemblées. Une tâche ardue.
Au départ, l’affaire paraissait pourtant simple. Le gouvernement ne voyait pas quel élu aurait pu prendre le risque de s’opposer à cette loi de moralisation, au risque de passer pour le défenseur de privilèges corporatistes ou, pis encore, d’avoir des choses à cacher.
Foudres. La première offensive contre ce texte est sortie des rangs de la majorité présidentielle, et la charge menée en personne par le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, dénonçant une «démocratie paparazzi» pour plomber la publication du patrimoine des élus. Le rapporteur de ce texte et président socialiste de la commission des lois de l'Assemblée, Jean-Jacques Urvoas, avait, lui, fini par vider ces projets de loi de leurs substances. A la plus grande satisfaction de la plupart de ses collègues. A droite, on avait alors dénoncé l'«écran de fumée» déployé par le gouvernement pour faire oublier le scandale Cahuzac. Certains élus, et non des moindres (Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez), avaient toutefois pris l'initiative de publie