En ouvrant hier les débats à l'Assemblée nationale sur la loi de «modernisation de l'action publique et d'affirmation des métropoles», Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, a déclaré : «Nous entrons dans l'ère du contrat avec les collectivités, de la confiance, de la coproduction publique.» Mais les élus du groupe Front de gauche, eux, sont entrés dans la bagarre. Une heure plus tôt, ils avaient tenu une conférence de presse pour dénoncer «un coup de force contre la démocratie».
Hérisser. Il faut dire que la réforme de la décentralisation, telle que la dessine le gouvernement, a tout pour hérisser le poil des communistes, sourcilleux défenseurs de l'unité de la République et de la règle pareille pour tous. La loi en préparation «prend acte de la diversité territoriale», selon le terme de la ministre, et veut «faire du XXIe siècle celui […] des accords de gouvernance avec évaluation et clause de revoyure». «Une délégation demandée ici peut ne pas avoir de sens là», a ainsi précisé la ministre, évoquant la mer et la montagne.
Pour André Chassaigne, président du groupe et député du Puy-de-Dôme, plus que de contrat, il s'agit, avec ce texte, de «vider les communes de leurs compétences» et de «faire en sorte que le rôle de régulateur de l'Etat soit gommé». C'est un «big-bang institutionnel, accuse Marc Dolez, député du Nord, la remise