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Libération
TRIBUNE

Ayons les idées claires face au FN

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(Dessin Alain Brillon)
par Guillaume BACHELAY, Député de Seine-Maritime et secrétaire national du Parti socialiste à la coordination et Stéphane Le Foll, Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt
publié le 17 juillet 2013 à 21h16
(mis à jour le 18 juillet 2013 à 10h51)

A gauche, les élections législatives partielles, d’abord dans l’Oise et le Lot-et-Garonne, ont posé la question de la confrontation démocratique avec le Front national. La crise sert bien sûr Marine Le Pen et ses troupes. En France comme ailleurs en Europe, les ménages populaires, les classes moyennes et les jeunes se demandent s’ils auront une place dans la mondialisation. Beaucoup redoutent d’être précarisés et relégués. Quant aux «affaires», leur instruction prouve que la justice est indépendante et que nul ne peut s’affranchir de la loi, mais elles sont perçues à contretemps comme l’indice d’une dégradation de la vie publique. Combattre l’extrémisme impose de répondre au désarroi civique qui en est le moteur. Pour gagner en crédibilité, la parole publique doit être une parole tenue : un an après l’alternance, les deux tiers des engagements présidentiels de François Hollande sont réalisés ou initiés. Les lieux de pouvoir doivent être des lieux de puissance face au cours des choses. C’est pourquoi les priorités du gouvernement et de la majorité sont l’emploi, l’éducation, le logement, la santé, la sécurité, la réorientation de l’Europe, la lutte contre les paradis fiscaux. Le clivage entre la gauche et la droite doit aussi être visible : investir dans la croissance et les infrastructures durables ou distribuer des cadeaux fiscaux aux privilégiés sont deux visions opposées de l’économie ; réduire les déficits ou les laisser filer, deux conceptions distinctes de la responsab