Quelques jours après son incarcération à la prison de la Santé, Ziad Takieddine a parlé. Entendu le 20 juin dans l'affaire du faux passeport (lire ci-contre), il a préféré parler du financement de la campagne d'Edouard Balladur : oui, il a bien participé au versement de rétrocommissions en 1995, dans le cadre de contrats d'armement avec le Pakistan (Agosta) et l'Arabie Saoudite (Sawari II) avec son associé Abdul Rahman el-Assir. Aux juges, il a dit avoir agi à la demande de Nicolas Bazire (ex-directeur de cabinet du Premier ministre Balladur et directeur de sa campagne présidentielle) et de Thierry Gaubert (conseiller en 1994 et 1995 du ministre du Budget Nicolas Sarkozy), tous deux mis en examen dans le dossier.
Mallettes. Takieddine a expliqué avoir remis, à la demande des deux hommes, de l'argent liquide pour un montant de 6 millions de francs à Gaubert, qui venait le récupérer dans des mallettes à Genève. Suite à ces révélations, qui pourraient expliquer l'origine d'une partie des 20 millions de francs en espèces déposés sur les comptes de campagne de Balladur, les deux hommes avaient nié en bloc via leurs avocats.
Des confrontations ont depuis été organisées dans le bureau des juges. «Il n'y a pas eu de rebondissement, tout le monde est resté sur ses positions, détaille une source judiciaire proche du dossier. Takieddine a réitéré ses dires. Les deux hommes ont nié…» D'après des confidences qui ont filtré su