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Libération
TRIBUNE

Un Grand Paris sans ampleur

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par Jean-Louis Subileau, Urbaniste (Grand prix de l’urbanisme 2001)
publié le 18 juillet 2013 à 19h06

Les problèmes les plus cruciaux du Grand Paris relèvent avant tout de la volonté politique et ensuite seulement des formes urbaines. Ces problèmes concernent en effet l’inégalité territoriale. Ainsi la question du logement : comment imposer la construction de logements et notamment de logements sociaux aux communes généralement les plus aisées qui n’en veulent pas ou chipotent ? Mais aussi la question des transports : comment désenclaver les zones de relégation ? Comment assurer un déplacement non humiliant des habitants ? Il n’existe aucun scénario miracle de découpage territorial. Le découpage peut faciliter l’atteinte des grands objectifs rappelés ci-dessus. Il est révélateur de la conception de la société urbaine que l’on veut défendre.

L’amendement gouvernemental au projet de loi en cours de discussion à l’Assemblée nationale, suite au rejet du projet du gouvernement par le Sénat, qui supprime les intercommunalités de la première couronne est inquiétant sur ce point. Il porte en filigrane une vision du Grand Paris qui manque d’ampleur et de générosité et déconnectée de la géographie des territoires telle que les équipes de l’Atelier international du Grand Paris (AIGP) l’ont observée. Il instituerait, s’il était adopté, un outil «séparateur» et non «intégrateur» de l’Ile-de-France, un outil niveleur des dynamiques locales en cours dans les intercommunalités chevronnées ou naissantes, notamment à la faveur de l’élaboration des Contrats de développement territorial (CDT). I