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TRIBUNE

De quoi «politiste» est-il le nom ?

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par Agathe Cagé, Doctorante en sciences politiques à l’université de Paris-I, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure (ENS) et de l’Ecole nationale d’administration (ENA)
publié le 22 juillet 2013 à 19h06

En réussissant à rassembler près de mille congressistes au cours de trois cent cinquante heures de débats, Sciences-Po Paris a accueilli avec succès la semaine dernière le XIIe congrès de l'Association française de science politique (AFSP).

Sciences-Po Paris, temple des sciences politiques en France - je compte sur les doigts de la main les interlocuteurs qui ne m’ont pas crue ancienne élève de cette école lorsque j’affirmais simplement être étudiante en sciences politiques - dans lequel pourtant la science politique n’occupe qu’une place congrue.

Les étudiants de Sciences-Po se voient offrir de brillantes carrières de journalistes, de financiers, de responsables marketing, ou bien prennent le chemin de la haute fonction publique. Mais seule une poignée d’entre eux rêve de devenir politistes. Comment pourrait-on blâmer les autres de faire un choix différent ? Car au bout des lèvres de ces étudiants doit souvent rester sans réponse une question toute simple : «Quel pourrait être mon rôle comme spécialiste de science politique dans la société d’aujourd’hui ?».

Ni sociologue, ni historien, ni philosophe, ni juriste, le politiste a du mal à se définir autrement que de manière tautologique. Il est chercheur en sciences politiques. Recherche certes non moins légitime qu’une autre. Mais dont l’attractivité repose sur un ressort fragile dans un monde dans lequel les solutions durables à l’apathie économique sont toujours à trouver et de nouvelles formes de participation démo