Vous avez «grandi» au cours d’une période dominée par le pop’art, le minimalisme et, peu après, par l’idée que l’art était mort…
Depuis le début de ce siècle, beaucoup d’œuvres constituent la négation du vrai but de l’art. Celui-ci, de ce fait, devient académique et artificiel. Or, l’art n’est pas une force artistique, pas plus qu’une décoration ou un jeu de style. C’est une nécessité. Aujourd’hui, c’est de plus en plus évident.
Quelle est la place du sexe et de la religion dans votre travail ?
Le sexe est ce qui existe en chacun de nous : même tout habillé, on est sexy ! Mais on peut fabriquer des fleurs sexy, des croix sexy… Le sexe est l’un des trois principes de la vie, avec le cerveau et l’esprit.
Certaines de nos images ont été élaborées avec le cerveau, d’autres avec le sexe. Quant au sentiment religieux, il va toujours de pair avec l’élément sexuel. Le fondement de la morale chrétienne occidentale est partout : dans le domaine économique ou culturel, dans les rues…
Tout se concentre dans un seul exemple, celui du Christ sur la croix. Là, on trouve l’argent, l’immoralité et l’éducation en la personne de cet homme cloué sur la croix. Cet homme qui s’est, en quelque sorte, suicidé. A partir de là, ce qui importait, c’était de ne pas limiter l’élément religieux et de poursuivre dans notre travail la recherche de l’absolu, de ce qui se trouve au-delà du connaissable, des choses ordinaires.
On dit souvent de vos œuvres qu’elles sont «drôles»…
Nous ne sommes pas du tout d’accord. Satirique, ironique, énigmatique, ce sont des adjectifs qui ne nous concernent pas. Notre travail n’a rien à voir avec le jeu, la plaisanterie ou l’amusement : nous nous intéressons à l’espace intérieur de l’homme.
Ce qui nous importe, ce sont les