Qu'est-ce que la métropole du Grand Paris ? Décidée précipitamment, sans concertation, est-ce une annexion de la petite couronne, à l'exclusion de la grande et une mise sous tutelle des maires ?
Il existe deux tableaux d’Adolphe Yvon, peints en 1860, représentant la cérémonie lors de laquelle Napoléon III remet à Haussmann le décret d’annexion de la banlieue.
La première scène, intimiste, se déroule dans le cabinet de l’empereur, aux Tuileries. La seconde, plus imaginaire, représente les personnages en habit de cour au pied du trône. Peu importe le décor. Il s’agit bien d’une annexion. Jacobine. Impériale. Centralisatrice.
Le temps est-il revenu de laisser Paris annexer à nouveau la banlieue ? Le temps est-il venu, pour trouver une issue au milieu de la confusion, de se tourner vers une solution vieille de deux siècles ?
Le Grand Paris mérite mieux qu’une annexion de la banlieue dissimulée sous ce faux nez baptisé «métropole» défendu par le gouvernement au Parlement.
Le Grand Paris mérite mieux que la reconstitution du département de la Seine dissout en 1968. Le Grand Paris mérite mieux que la prise de pouvoir de 2 millions d’habitants sur 10 millions d’habitants.
Et, ne nous y trompons pas, cette nouvelle couche de millefeuille, alimentée par une nouvelle fiscalité et une nouvelle technocratie, forte de ses compétences en matière de logement, d’urbanisme, et d’aménagement a vocation à s’emparer, sur son territoire, des pouvoirs de la région.